Début 2010, Franck Vasseur a racheté une société dans le secteur du funéraire, rentable et disposant d’un réel potentiel de développement. Rencontre avec un repreneur aujourd’hui heureux, après une première année d’exploitation difficile.
La Référence Franchise : Pourquoi avoir choisi la reprise d’entreprise ?
Franck Vasseur : Pour devenir entrepreneur, j’ai tout de suite pensé à la reprise d’entreprise, car le taux d’échec est moins important que dans la création pure et que le dirigeant peut se rémunérer dès le début de l’activité. J’ai acheté la première entreprise en vente que j’ai vraiment étudiée à fond, dans le domaine du funéraire. L’Autre Rive était rentable et avait adopté un positionnement marketing original, à travers son offre et ses services, sur un marché extrêmement concurrentiel de 140 points de vente à Paris. Je connaissais ce secteur pour y avoir travaillé durant mes études. Les métiers les plus simples et les plus historiques présentent souvent les plus belles opportunités. La valorisation d’entreprise est parfois hors de contrôle dans une profession plus compliquée.
La Référence Franchise : Comment s’est déroulé le premier échange avec le cédant ?
Franck Vasseur : Le cédant, créateur de l’affaire et encore jeune, était allé au bout de sa logique, en inventant une organisation et scénarisation des obsèques. Il avait cassé les codes du funéraire, en particulier en proposant des produits tenant davantage de l’objet de décoration et en recevant les familles dans un salon aménagé. Après dix ans d’activité, il était plus dans la création de l’offre que dans le développement de l’affaire. Le challenge était de conserver la qualité de services qui avait concouru au succès du concept tout en ouvrant de nouveaux points de vente. Le premier rendez-vous a eu lieu en novembre 2009, et l’achat en mars 2010, en créant une holding EURL. J’ai depuis ouvert un second magasin dans Paris.
La Référence Franchise : Quelles difficultés majeures avez-vous rencontrées ?
Franck Vasseur : En premier lieu, la gestion du personnel. Les deux salariées existantes étaient plus expérimentées et auraient pu imaginer reprendre l’entreprise. Elles sont parties au bout de dix-huit mois. J’ai mis en place de nouvelles méthodes de travail, dans un contexte où il faut recevoir des clients en colère contre la vie face à une forme d’urgence. La première année a été difficile, personnellement et psychologiquement, avec la découverte de l’univers funéraire et le temps de vérifier que j’étais également gagnant dans la transaction.
La Référence Franchise : Quels ont été vos rapports avec le cédant ?
Franck Vasseur : On a besoin de lui au démarrage. Le cédant est resté pendant 5 mois, 3 jours par semaine, afin de me permettre de reprendre les manettes en sachant bien s’en servir ! Notre relation a été plus délicate vers la fin de cette transition, en raison de l’aura du cédant auprès de ses anciennes salariées. Celles-ci avaient parfois l’impression d’avoir deux chefs dans l’entreprise… Je l’ai récemment mandaté sur une mission : définir un « contrat obsèques libres » inédit pour L’Autre Rive.
Propos recueillis par François Simoneschi